Pour une majorité d’hommes politiques ou journalistes, l’UE est responsable de plusieurs maux français, juste après l’immigration. Toutefois, une analyse objective peut laisser penser que l’UE est davantage un bouc émissaire assez facile.
En effet, bien avant l'avènement de l’euro, le franc français avait les inconvénients du mark sans ses avantages comme l’avait montré la crise 1993. En particulier, la France était obligée d’avoir des taux d’intérêt élevés malgré l’atonie économique dans l'hexagone. Surtout, un franc faible avait plus d'inconvénients que d’avantages notamment au niveau du renchérissement des importations énergétiques et de la difficulté de levée d’emprunt externe.
Ainsi, l’euro qui est tant critiqué, a amené des bienfaits économiques avec la fin de la guerre monétaire avec l’Allemagne et avec l’Italie. Aussi, l’euro qui a amené une crédibilité économique, a permis de lever facilement de la dette avec des coûts très faibles. De plus, la discipline budgétaire amenée par l’euro relève du bon sens et des critères souhaités par les marchés financiers.
Quant aux autres contraintes comme la contribution nette au budget de l’UE ou l’élargissement à l’Europe de l’est, le problème relève davantage de la France. En effet, Paris n’a ni usé de son droit de véto ni exigé son chèque. De plus, ce sont les dirigeants français qui ont adopté au Parlement le traité de Lisbonne après le rejet de la Constitution européenne par le peuple français en 2005.
Justement, souvent la balle a été dans le camp des présidents élus qui ont été pro-européens à 1000%. Ainsi, de Sarkozy à Macron en passant par Hollande, le couple franco-allemand a été érigé en axe stratégique au même titre que la participation pleine et entière à l’UE. D’ailleurs, même Marine Le Pen a fini par abandonner l’idée du Frexit et de la sortie de l’euro.